Vallée Sacrée et cordillère de Vilcanota
Du lac Titicaca à Lima
Mardi 25 septembre 2018
Journée sans photo. Nous disons au revoir à nos muletiers après avoir plié les tentes et prenons la route pour le lac Titicaca.
Les trois premières heures se font sur une piste traversant des paysages âpres battus par les vents où errent des troupeaux d'alpagas et de vigognes. Des flocons de neige tombent du ciel plombé tandis que nous évoluons à 4900 mètres d'altitude.
Lorsque la piste perd enfin de l'altitude, des rayons de soleil font leur apparition. Une fois la route atteinte, nous filons sur Juliaca par une large route bientôt perdue dans la puna ou l'altiplano, vaste plateau borné par des collines de 500 mètres de haut. Il offre, à 4000 mètres d'altitude, des pâturages d'herbe jaunissante.
À l'approche de Juliaca, les stations-services se multiplient : parfois trois d'affilée sur cinq cents mètres. Puis c'est le chaos de la ville. Circulation anarchique mêlant moto-taxi, poids lourds, voitures et bus. Route défoncée. Carcasses de véhicule dans les rues. Terre-plein évoquant un terrain vague. Ordures le long des voies. Juliaca est sans doute la pire ville du Pérou mais y passer est une expérience sans pareil.
Nous roulons jusqu'à la presqu'île de Capachica pour apercevoir les eaux du Titicaca. Encore un peu de piste, et nous sommes arrivés à destination au crépuscule. Nous logeons chez l'habitant, peu après Llachon. La petite communauté accueille régulièrement des touristes en quête de calme. Le soir, nous rendant dans une autre bâtisse du village, nous apercevons les éclairs silencieux d'un orage qui éclate de l'autre côté du lac.
Mercredi 26 septembre 2018
L'ancien sentier inca parfaitement rénové s'élève sur les hauteurs de la presqu'île de Capachica. Sous nos pieds, les pavés sont parfaitement ajustés mais la pente sait se faire ardue, des escaliers prenant alors le relais. Par moment, des portes de pierre, rénovées elles aussi, ponctuent le sentier.
Plusieurs îles émaillent le lac Titicaca. Face à nous se découpent les deux principales îles de la partie péruvienne, Taquilé et Amantani.
Embarcadère de Llachon
Inca Karus, le point culminant de la presqu'île (4090 m) est atteint sous un beau soleil. De ce belvédère, le lac Titicaca s'offre à nos yeux. Vers le nord s'étale le second bras de la presqu'île, tandis qu'au sud ce sont les deux îles. Petit bémol : le site, où se trouvent des vestiges incas, est relativement sale, avec de nombreuses bouteilles en plastique abandonnées là.
S'en suit une jolie descente vers Paramis. Mur de pierres sèches. Végétation arbustive odorante. Eau bleue cristalline en contrebas. Impression méditerranéenne à 3800 mètres...
Ruine sur les hauteurs du lac Titicaca
Le repas pris à Paramis, une excellente truite du lac, nous prenons le bateau pour Llachon. Au delà de Taquilé, le lac se fond avec l'horizon, renforçant la sensation de se trouver sur une mer intérieure. La brume de chaleur, si elle permet d'apercevoir la Bolivie, masque les sommets enneigés de la Cordillère Royale.
Débarqués à Llachon, nous visitons rapidement le village, relativement désert à cette heure. Nous regagnons à pied notre logement chez l'habitant.
Jeudi 27 septembre 2018
Une vaste roselière occupe la partie occidentale du lac Titicaca du côté de Puno. Là se trouvent les îles flottantes Uros. Bâties sur des flotteurs constitués de terre et de racines de roseaux, elles sont amarrées pour éviter de dériver. Sur cette base, plusieurs couches de roseaux coupés sont entassés les unes sur les autres, de façon à former un tapis sur lequel il est possible de bâtir des maisons, elles aussi en roseaux.
Après 45 minutes de bateau, nous débarquons sur l'une de ces îles Uros Tinos. Après une présentation de la façon dont les îles flottantes sont construites, nous embarquons sur un bateau en roseau pour une petite sortie, payante, de démonstration de coupe de roseau. Cela ne présente guère d'intérêt et, au prix de dix soles, c'est beaucoup trop cher pour ce qu'il y a à voir. Au retour sur l'île, les femmes ont déployé leurs échoppes de bibelots dans l'espoir, vain, de nous en vendre quelques-uns.
Les îles Uros Titinos sur le lac Titicaca
Cette visite des îles flottantes Uros laisse une impression mitigée. Certes, marcher sur cette accumulation de roseaux est une expérience hors norme mais, pour le reste, cela ressemble fort à une attraction touristique.
À notre retour à Llachon, après avoir pris le repas, nous faisons une petite balade le long des rives du lac Titicaca. Derniers pas en terre inca.
À 16 heures, il est temps de partir en minibus pour Juliaca, la “ville Far West” pour y prendre l'avion à destination de Lima. Passant par le centre-ville et la place d'Armes, le cœur de la cité me fait meilleure impression que ce que nous en avions vu il y a quelques jours, même si en s'éloignant de ce centre historique, la sensation de se trouver au milieu d'un beau chaos demeure.
Vendredi 28 septembre 2018
Carlos sera notre guide pour cette journée de découverte de la capitale péruvienne. Après la pyramide pré-inca de Pucllana, dans le quartier de Miraflores, nous passons à proximité de différents parcs, sans que le mini-bus ne s'y arrête. Il nous dépose en revanche dans le centre historique.
Nous visitons le musée des Franciscains et ses catacombes. Quel dommage que les photos y soient interdites, car les lieux sont intéressants et cachent notamment une magnifique bibliothèque aux riches boiseries hébergeant de vieux recueil.
Verrière de l'ancienne gare de Lima
Ensuite, détour par l'ancienne gare reconvertie en bibliothèque, où se trouve une très belle verrière, puis début de relève de la garde devant le palais présidentiel avant de regagner Miraflores pour y manger.
Nous faisons nos adieux à nos compagnons de voyage qui partiront un peu plus tard, et prenons la route pour l'aéroport à 14 heures. Notre vol Air France décolle quatre heures plus tard. Adieu le Pérou, retour chez nous la tête pleine de jolis souvenirs.