Vallée Sacrée et cordillère de Vilcanota
Cusco et la Vallée Sacrée
Samedi 8 septembre 2018
Après douze heures de vol notre Boeing 777 Air France se pose à Lima à 15h30 avec une demi-heure d'avance.
Nous sommes conduits à l'hôtel Limaq, pas loin de l'aéroport, où les sept autres membres du groupe nous rejoignent un peu plus tard pour le dîner pris au restaurant de l'autre côté de la rue.
Dimanche 9 septembre 2018
Réveil matinal à cinq heures. Il faut dire que nous prenons l'avion pour Cusco à 9h15. Le nombre de vols pour cette destination est impressionnant : trois en quinze minutes et ceci toutes les heures.
Le trajet se fait en survolant les nuages avec des vues sur les sommets enneigés. De belles percées de soleil nous accueillent à Cusco avec une température proche des 20 degrés.
Nous nous installons à l'hôtel Hatun Wasi à deux pas de la Place d'Armes. La chambre est plus sommaire que celle de Lima mais elle est idéalement placée.
À midi, nous prenons un repas au restaurant, une excellente escalope d'alpaga, tendre et goûteuse. Dans l'après-midi, nous allons visiter Qorikancha, le couvent Santo Domingo bâti sur les fondations d’un temple inca.
Couvent et église Santo Domingo à Cusco
Il y a foule, c'est vraiment du tourisme de masse. Dommage, cela empêche de profiter pleinement des lieux, d'autant plus que nous les arpentons au pas de charge. Une courte averse rafraîchit nettement l'atmosphère, ce que nous ressentons bien, faute d'avoir pris des vêtements supplémentaires.
Nous nous dirigeons ensuite vers le marché San Pedro dont la majorité des échoppes sont fermées. C'est en effet la fête dans le quartier et nous assistons à un défilé coloré en costume d'apparat avec des fanfares jouant des airs traditionnels tandis que des danseurs virevoltent dans les rues.
Lundi 10 septembre 2018
La matinée est consacrée à la visite des sites incas situés sur les hauteurs de Cusco. Sous la grisaille, nous partons en minibus jusqu'à Puca Pucara, le Fort Rouge. Le site inca en ruine est intéressant même s'il n'en reste pas grand-chose. Nous rejoignons ensuite à pied Tambo Machay avec sa fontaine de l’Inca avant de gagner Qenko en minibus.
Fontaine à Tambo Machay
Le site comprend un tunnel et des autels de momification, le reste n'est que ruine.
La suite de la matinée est consacrée à la visite de Sacsayhuaman, un vaste site inca avec d'impressionnantes murailles en zig-zag. Plusieurs belvédères offrent un jolie vue dominante sur Cusco. L'aéroport est vraiment planté au milieu de la ville et on comprend mieux l'intérêt du projet de nouvel aéroport à quelques dizaines de kilomètres de là.
La descente vers la ville se fait à travers les ruelles traversant le quartier San Blas, typique avec ses boutiques d'artisans. Nous déjeunons dans un petit restaurant où la viande, cuite à la plancha, est succulente avant d'avoir l'après-midi libre.
Nathalie et moi nous partons dans les rues de la ville, retournant au marché couvert San Pedro bien plus animé qu'hier. Quelques gouttes de pluie nous cueillent à la sortie mais bientôt une belle éclaircie nous permet de profiter de la place d'armes. Nous continuons à sillonner les rues et regagnons l'hôtel peu après dix-huit heures avec un léger mal de tête : n'oublions pas que nous sommes à 3400 mètres d'altitude, tout de même.
Mardi 11 septembre 2018
Peu après sept heures, nous quittons Cusco en minibus pour une journée consacrée à la découverte de la Vallée Sacrée. Notre premier arrêt se fait à Chinchero. Avant de découvrir les vestiges incas, nous faisons une pause chez une fileuse de laine. La petite ville est connue pour ses tisserands et nous assistons à une démonstration, certes un peu commerciale mais relativement intéressante. La dame utilise notamment un os de lama pour serrer ses rangs de laine.
Le site archéologique est intéressant avec de belles terrasses et une église aux murs décorés de fresques peintes il y a quelques centaines d'années.
Site de Chinchero
Elle est bâtie sur des bases de murs incas, là encore. Les conquistadors espagnols lorsqu'ils ont conquis l'empire Inca ont tout fait pour effacer les traces de cette civilisation. Il fallait ériger des édifices à la gloire de la chrétienté pour asseoir la domination des conquérants.
Quelques kilomètres de piste plus loin, nous atteignons Moray. J'en avais vu des photos, à Cusco notamment, mais le premier regard sur ce site est à couper le souffle : l'amphithéâtre de terrasses concentriques est de dimensions impressionnantes. À l'époque Inca, il s'agissait d'une sorte de laboratoire agronomique. Les terrasses les plus basses ayant une température plus élevée que les autres, du maïs y était cultivé avant que ses graines ne soient plantées sur la terrasse supérieure et ainsi de suite. Cela permettait une acclimatation en douceur des cultures.
Moray
Après quelques kilomètres de piste, nous arrivons aux salines de Maras. Une fois de plus, en avoir vu des images à la télévision n'empêche pas d'être époustouflé par le site. Au détour d'un virage, il est là : nichée entre deux flancs de montagnes, une vaste zone immaculée s'offre à nos regards ébahis. Une source d'eau salée est captée pour cheminer parmi plus de 3600 bassins où elle s'évapore pour permettre la récolte du sel.
Salines de Maras
Le site est encore exploité comme en témoignent ces travailleurs les pieds dans l'eau saumâtre occupés à ériger de petits tas de sel. Les nuages du matin se dissipent peu à peu et c’est sous une chaleur agréable que nous descendons au bas des salines pour rejoindre ensuite les rives de l'Urubamba. Ce moment restera sans conteste l'un des points forts du voyage.
Après avoir mangé dans un restaurant en bord de route nous poursuivons dans la Vallée Sacrée jusqu'à Ollantaytambo. Ce site Inca aux dimensions impressionnantes est une sorte de Mont-Saint-Michel péruvien : il faut traverser des ruelles bordées de boutiques de babioles avant d'atteindre les ruines bondées de touristes. Ces hordes de visiteurs gâchent incontestablement le plaisir de la visite. Certains font n'importe quoi, se juchant sur des murets surplombant le vide pour se faire prendre en photo, d'autres trimballent leur perche à selfie, les dégainant à tout bout de champ au mépris des autres visiteurs pour un pauvre cliché aux poses artificielles et stéréotypées. Le moment de notre visite, en milieu d'après-midi, n'est pas le plus approprié : la majeure partie du site étant à l'ombre. Dommage car les lieux valent tout de même la visite.
Ce soir nous logeons à Urubamba à l'hôtel Mabey. La chambre est très agréable, au calme avec un joli patio arboré reliant les différents bâtiments.
Les tuk-tuks nous attendent pour nous conduire au restaurant
Surprise au moment d'aller manger : plusieurs tuk-tuks nous attendent pour nous mener en ville où nous dînerons d'une excellente viande. Se promener dans ces véhicules bruyants au confort sommaire est une vraie aventure en soi, un bon moment de rigolade.
Mercredi 12 septembre 2018
Nous quittons Urubamba pour continuer notre remontée de la Vallée Sacrée. Nous arrivons à Pisac peu après 9h. J'ai l'impression de me répéter mais, là encore, le site est impressionnant. La montagne est littéralement couverte de terrasses parsemées de plusieurs groupes de ruines. On y trouve une partie militaire, une partie religieuse et une partie administrative.
Les terrasses de Pisac
Étant donné l'heure assez matinale, il y a peu de monde sur le site et nous en profitons au maximum.
Après être monté au point culminant du site, nous redescendons à pied par un sentier jusqu'à la ville de Pisac où nous faisons un passage par le marché traditionnel et artisanal qui n'en n'a que le nom. En effet, on y trouve les mêmes babioles que sur les autres marchés que nous avons déjà visités.
Après un repas pris au restaurant, le minibus nous conduit à Cusco dans l'après-midi où nous logeons au même hôtel qu'il y a quelques jours.
Jeudi 13 septembre 2018
La première visite de la journée est pour Killarumiyoq où se trouve un temple de la lune dont l'autel sculpté dans la roche n'a pas été détruit par les conquistadors.
Nous reprenons la route panaméricaine jusqu'à Limatambo avant de nous engager sur une piste aux nombreux lacets menant à Chonta, un village isolé perdu sur une épaule montagneuse. De là, nous empruntons un sentier de 3,2 km jusqu'à un belvédère d'observation des condors. Malheureusement les oiseaux ne sont pas au rendez-vœu. Nous n'en verrons pas un seul ou plus exactement nous en apercevons vaguement un, plus de cent mètres en contrebas. Ce sont des photographes espagnols équipés d'impressionnants téléobjectifs qui nous les montreront.
Nous regagnons le minibus pour entamer une descente assez délicate par la même piste qu’à l'aller avant de remonter un peu plus loin sur le versant opposé. Les nuages sur les sommets enneigés ont disparu. À Mollepata, la route devient une piste poussiéreuse. On se croirait vraiment dans un épisode des "Routes de l'impossible" !
Derniers rayons du soleil sur le Humantay
Enfin nous arrivons à Soraypampa où nous attend notre camp. Nous sommes à 3800 mètres d'altitude face au Humantay avec un ultime rayon de soleil sur la crête à sa droite. J'ai juste le temps de descendre du minibus pour prendre une photo avant que la nuit et le froid ne tombent sur nous.
Première nuit en bivouac, enfin !