Nous quittons Sully-sur-Loire par un dernier regard jeté sur son château avant de rejoindre la piste cyclable sur la levée de la Loire avec, en ligne de mire, les quatre cheminées de la centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly. Cette partie du parcours est tout de même plaisante et tranquille, traversant de vastes étendues planes de campagne. À Lion-en-Sullias, nous poursuivons par la départementale peu fréquentée jusqu'à Saint-Gondon plutôt que de suivre le tracé officiel filant loin du fleuve jusqu'à Saint-Florent avant de gagner Saint-Gondon : cela nous fait gagner cinq kilomètres et éviter quelques petites côtes.
Gien n'est plus très loin et c'est l'occasion de faire un détour par la ville et son château qui la domine. L'église Saint Jeanne-d'Arc, juste à côté, étonne par ses briques rouges tant à l'extérieur qu'à l'intérieur. Une architecture singulière qui s'explique par le fait que,comme une bonne partie de la cité, elle a été détruite par les bombardements allemands en 1940 et reconstruite après guerre avec ces matériaux. De retour sur la rive gauche de la Loire, nous manquons vraisemblablement un panneau et nous nous retrouvons sur une route départementale fréquentée qui n'a rien d'agréable. Heureusement, cela ne dure pas et, à la première bifurquation sur la droite, nous retrouvons le tracé officiel de la Loire à Vélo. Cette portion est d'ailleurs un ravissement jusqu'à Saint-Brisson-sur-Loire avec une piste étroite en pleine nature.
Briare est atteint après quelques kilomètres et nous prenons du temps pour admirer le magnifique pont-canal. Édifié à la fin du XIXème siècle par l'entreprise Eiffel, il permet au canal de Briare d'enjamber la Loire sur plus de six cents mètres. Tout en admirant cette prouesse architecturale, nous discutons avec Ferlan, un sympathique irlandais effectuant un voyage à vélo devant le mener à Nîmes. Nous reprenons la route et, au niveau de Châtillon-sur-Loire, deux variantes sont possibles. Nous optons pour celle qui longe le canal latéral à la Loire. Les paysages boisés nous rappellent beaucoup ceux que nous avions vu lors de notre tour de Bourgogne à vélo.
Le pique-nique pris du côté de Beaulieu-sur-Loire, nous poursuivons avec une nouvelle centrale nucléaire face à nous, celle de Belleville-sur-Loire. Nous passons quasiment à son pied avant de rouler sur la jetée. Cette partie de l'itinéraire est plutôt monotone, sans autre intérêt que celui de rouler et d'aller toujours plus vers le sud, si ce n'est que l'on commence à apercevoir quelques collines, les monts du Sancerre.
À partir de Bannay et son église à l'architecture originale évoquant un château, cela redevient plus intéressant mais la fin de notre journée arrive. Nous décidons de passer à notre camping à Saint-Satur où nous avons réservé une grande tente aménagée en bord de Loire avant de repartir visiter Sancerre à vélo, délestés de nos sacoches. La pente est raide mais cela vaut le coup de gravir cette colline où est juchée la petite ville. De là-haut, le panorama court de la Loire avec les monts du Morvan en toile de fond d'un côté aux collines couvertes de vigne de l'autre. Pour nous requinquer et nous récompenser de cette journée à vélo, nous nous offrons un bon verre de vin blanc, de Sancerre bien sûr, avant de redescendre au camping.

Lorsque nous quittons le camping, nous nous demandons bien ce que nous réserve la météo. Plein sud, là où nous nous dirigeons, de gros nuages noirs ne laissent rien augurer de bon tandis qu'à l'ouest des trouées de ciel bleu apparaissent.
Qu'à cela ne tienne, nous filons plein sud, laissant les collines du sancerrois derrière nous. La piste cyclable est agréable, traversant un décor verdoyant plus ou moins proche de la Loire.
Plus loin, nous laissons Pouilly-sur-Loire de côté, roulant sur une levée rectiligne dans un décor un monotone. Heureusement, cela ne dure pas et le détour que nous faisons par La Charité-sur-Loire nous réjouit. La petite cité est riche en monuments avec ses remparts, son prieuré clunisien et son quartier historique. L'ensemble mériterait toutefois un peu d'entretien et de restauration pour être encore mieux mis en valeur. C'est à nouveau sur la levée de la Loire que nous roulons ensuite jusqu'à Marseilles-les-Aubigny.
Le soleil et le ciel bleu ont fini par l'emporter et il commence à faire franchement chaud sur la route qui laisse la Loire à distance jusqu'au Bec-d'Allier où l'Allier se jette dans le fleuve royal. Cuffy est juste à côté et nous voilà donc à la fin officielle de l'itinéraire de la Loire à Vélo.
Nous pique-niquons au port de Guétin et décidons de faire un détour par Apremont-sur-Allier, à six kilomètres de là. Nous ne le regrettons pas. Avec ses superbes maisons d'époque et son château, le village mérite amplement sa réputation. Assurément, un coup de coeur. De retour à Cuffy, nous empruntons le pont-canal de Guétin pour suivre le canal latéral à la Loire. Cela nous rappelle le départ de notre tour de Bourgogne à vélo, sur ce même canal, à une vingtaine de kilomètres de là. À l'écluse de Verville, nous bifurquons vers le nord pour rejoindre Nevers et notre petit hôtel très basique avant de partir visiter la ville à pied. Nous apprécions de voir de jolis monuments riches d'histoire, même si certaines rues mériteraient d'être rénovées.