Nous partons à pied de Sigchos pour un petit trek, destination la laguna de Quilotoa.
Le sentier bien balisé descend tout d'abord jusqu'à la rivière Toachi au milieu de hameaux et parcelles cultivées. Le soleil brille dans un ciel bleu à peine parsemé de petits nuages. Alternant piste et petit sentier, nous nous enfonçons de plus en plus dans la vallée dont les flancs se resserrent autour de nous. L'écobuage se pratique beaucoup par ici mais ne semble pas toujours maîtrisé si l'on se réfère aux nombreuses traces d'incendie sur les coteaux. Il faut dire que les puissantes rafales de vent nous cueillant de temps à autre doivent rendre bien difficile le contrôle des flammes. À hauteur d'un petit pont sur la piste, nous poursuivons sur un sentier qui bifurque pour s'élever rapidement. La pause pique-nique est bienvenue avant de repartir en entamant une franche montée pour se hisser sur les hauteurs d'un joli canyon jusqu'à une sorte de col basculant dans une autre gorge. Une courte descente puis une nouvelle montée raide et nous voici sur la route à l'entrée de Chugchillan où se trouve notre hôtel, le Cloud Forest Hostal.
Nous partons nous balader dans les rues du village, assistant à une partie d'un sport local, dérivé du volley-ball.

Depuis notre logement, nous traversons Chugchillan pour entamer une descente par un chemin bien matérialisé. Au nord, les deux pointes du volcan Iliniza émergent au-dessus des montagnes. Le ciel est bleu, pas un nuage à l'horizon, et la température monte vite. Nous nous faufilons dans une gorge creusée dans la roche gris-blanc, très tendre, un amas compressé de cendres des éruptions du volcan Quilotoa. Une montée assez raide marque le début de l'ascension du flanc extérieur de la caldeira du volcan, ce qui permet d'atteindre une piste s'élevant en lacets jusqu'à une petite cabane. De là, la vue sur la laguna Quilotoa est impressionnante. Nous sommes à 3900 mètres d'altitude, sur la lèvre du cratère et le lac bleu-vert s'y niche plus de 300 mètres plus bas. Le vent soufflant en fortes rafales ne nous empêche pas de profiter du spectacle. Un sentier permet de faire le tour du cratère mais n'en empruntons qu'une partie pour rejoindre le village de Quilotoa, plutôt touristique avec ses nombreux hôtels, où nous logeons.

Une nouvelle fois, c'est un ciel bleu et un beau soleil qui marquent cette matinée, ce qui n'est pas si fréquent que cela, d'après Fausto, notre guide.
Nous savourons donc notre chance en débutant notre randonnée par un sentier le long du cratère. Il fait froid, le vent souffle fort, mais dès que nous commençons à descendre dans la caldeira du volcan Quilotoa, la température grimpe très rapidement. Le sentier perd vite de l'altitude au milieu de nombreuses fleurs et nous voilà sur la rive du lac occupant le centre du cratère. Le volcan est toujours actif même si sa dernière éruption remonte au XVIIème siècle. Les eaux du lac sont alcalines, chargées de minéraux, ce qui lui confère sa teinte verte bien visible depuis les berges. Des concrétions que j'ai pris pour de la lave figée sont en réalité des agglomérats de ces sels minéraux.
Nous longeons la rive du lac par un sentier à peine marqué pour aboutir à des cabanons où il est possible de louer des canoës. Une piste, raide et souvent poussiéreuse, aménagée sur le rempart du cratère nous permet de remonter au village au fil de ses nombreux lacets.
Après le repas, nous prenons la route pour un long transfert jusqu'à Riobamba. Depuis la route Panaméricaine, nous apercevons plusieurs beaux volcans : Iliniza , Cotopaxi, Tungurahua et la masse imposante couverte de glaciers du Chimborazo, point culminant du pays.