Il a plu une partie de la nuit et des gouttes tombent toujours à notre réveil. Cela cesse le temps que nous prenions le petit-déjeuner et nous décidons de partir pour la place Saint-Marc sous un ciel bien chargé.
Nous sommes arrivés parmi les premiers pour faire la queue afin de visiter la basilique. Il est à noter qu'il n'est pas autorisé d'y entrer avec un sac à dos et qu'une consigne gratuite est mise à disposition à quelques
mètres de là. Nous étions au courant de cette contrainte et avions donc pris avec nous le strict minimum. Après environ trente minutes d'attente, les portes s'ouvrent. Les cinq coupoles sont constellées de milliers de carreaux de mosaïque dorée
mais l'ensemble, certes impressionnant, est relativement sombre. Nous prenons un ticket à cinq euros pour monter visiter le musée et accéder à la terrasse au-dessus de l'entrée. Là-haut, nous bénéficions d'une belle vue sur la place et le campanile face à nous.
C'est également l'occasion de voir que la météo semble vouloir s'améliorer.
Le campanile de la Place Saint-Marc
Nous restons presque deux heures dans la basilique et, à 11h30, nous en sortons pour aller visiter le Palais des Doges voisin. À cette heure, il n'y a pas encore trop de monde et nous pouvons admirer sans problème la superbe cour flanquée du monumental escalier des Géants
avant de parcourir les salles du musée richement décorées avec de superbes peintures.
Le Palais des Doges
Cette visite est également l'occasion de traverser le Pont des Soupirs comme le faisaient les condamnés avant de rejoindre leurs cachots. Ce pont débouche en effet sur une prison, que l'on visite de nos jours.
Les cellules y sont petites et j'imagine très bien l'humidité qui devait y régner à l'époque. Un peu comme pour Alcatraz, il se dit que personne ne s'est jamais échappé de cette prison. Personne ? Pas vraiment, un certain Casanova s'en évada en 1755.
Le soleil a chassé les nuages, nous déposons donc nos parapluies à la chambre d'hôtel après avoir fait un saut à la supérette et direction la Pointe de la Douane pour pique-niquer au bord de l'eau. Ceci fait, nous remontons le quartier de Dorsoduro puis celui
de Santa Croce pour aboutir à la gare. Là, nous bifurquons pour traverser Cannaregio et arriver dans le quartier de Castello où se trouve l'Arsenal, notre objectif. Avec le tour complet de Venise fait hier, s'orienter et se déplacer est relativement facile. Ce n'est pas le cas
pour tout le monde apparemment : le nombre de personnes se déplaçant le nez rivé sur l'écran de leur téléphone pour suivre béatement les indications du GPS est impressionnant. Ces gens ne regardent même pas ce qui les entoure ! Et je trouve qu'utiliser une carte papier a bien plus de charme qu'un
écran de quelques centimètres... Vieux jeu, moi ? Peut-être...
Quoi qu'il en soit, nous retrouvons facilement le marchand de masques que Nathalie avait repéré hier. Pendant qu'elle fait ses emplettes, je prends quelques photos supplémentaires du lieu, profitant de la lumière bien plus belle que vingt-quatre heures plus tôt.
Les lions de pierre et les tours de l'Arsenal
Nous poussons ensuite jusqu'aux Jardins Publics où se trouvent les bâtiments qui abriteront la Biennale d'Art à compter de la fin de cette semaine. Certaines œuvres sont d'ailleurs déjà exposées dans les espaces verts.
Une statue hyper-réaliste de Carol A. Feuerman
Nous revenons vers la place Saint-Marc en parcourant les quais où est amarré un superbe yacht de 72 mètres de long et d'une valeur de 75 millions d'euros ! Décidément, c'est un autre monde.
Malheureusement, le ciel s'est petit à petit couvert : adieu le coucher de soleil que j'avais espéré...
Nous repassons à notre hôtel prendre une petite laine puis retour à la place Saint-Marc. Nos déplacements sont un peu erratiques, non ? C'est cela aussi le charme de Venise, aller d'un coin à l'autre de la ville sans avoir préparé son plan de déplacement... Je souhaite en effet prendre quelques photos nocturnes du Pont des Soupirs.
Surprise : de l'eau sort des bouches d'égout sur la place. Avec la pleine lune de ce soir, c'est une forte marée et nous assistons à une petite
acqua alta. Au printemps, la place Saint-Marc est parfois entièrement recouverte d'eau le temps de la marée et il faut emprunter des passerelles pour s'y déplacer.
La basilique Saint-Marc la nuit
Nouveau changement de direction. Nous revoilà au Pont Rialto. Le point de vue que j'ai repéré la veille pour en faire une photo de nuit est inaccessible, noyé sous vingt bons centimètres par les eaux du Grand Canal.
Qu'à cela ne tienne, nous commençons à avoir faim. Nous nous enfonçons dans les ruelles du quartier en quête d'un restaurant. Au hasard, nous jetons notre dévolu sur l'
Osteria Ai Tosi. Mauvaise pioche : j'y mange la pire pizza de toute ma vie. Un vague truc insipide, dur, sorti tout droit du congélateur ! Et dire qu'on est en Italie, patrie de la pizza.
Cette petite mésaventure ne nous empêche pas de retourner place Saint-Marc. L'eau y a encore monté et offre de jolis reflets de la basilique et du campanile, mais également des bâtiments voisins où les orchestres des bars continuent à jouer comme si de rien n'était. C'est l'occasion de voir que la place n'est pas totalement plane, l'eau ayant tendance à rester à certains endroits.
Nous apercevons même un petit poisson, sans doute arrivé là par les canalisations, tenter de trouver un moyen de quitter sa petite mare d'à peine quelques centimètres de profondeur.