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Canal des deux mers

De Royan à Bordeaux

Samedi 27 juin 2020 : Royan - Braud-et-Saint-Louis (96 km)
Royan, cité à l'embouchure de la Garonne, face à l'Atlantique, grand départ de notre voyage à vélo, le plus long jusqu'à présent. Notre itinéraire sur le Canal des Deux Mers
Notre itinéraire sur le Canal des Deux Mers
Les belles demeures du front de mer accompagnent nos premiers coups de pédales jusqu'à Saint-Georges-de-Didonne. La piste cyclable est très agréable avec des abords bien aménagés et fleuris. Le soleil brille, quelques nuages bourgeonnent dans le ciel.
C'est la première fois que j'utilise des sacoches, ayant profité de mon nouveau vélo, un gravel Felt Broam 30, pour l'équiper. C'est une vraie révélation. On ne les sent absolument pas en roulant. À l'arrêt, c'est différent, le vélo est bien plus lourd et moins maniable, mais je suis bien plus souvent en mouvement qu'à l'arrêt alors ça ne gêne pas plus que cela !
Meschers est l'occasion d'une première petite pause pour jeter un coup d'oeil curieux sur les habitations troglodytes creusées à même la falaise de calcaire face à l'océan. Maisons troglodytes de Meschers
Maisons troglodytes de Meschers
Un peu plus loin, après quelques pêcheries et leurs carrelets se dandidant dans le vent, arrive Talmont-sur-Gironde, une adorable petite cité aux ruelles pavées étroites où les petites maisons semblent se blottir les unes contre les autres. Des roses trémières apportent une touche de couleur devant les façades blanches, ces mêmes roses que l'on retrouve dans le cimetière niché à côté de l'église. Le ciel se charge peu à peu, donnant une atmosphère particulière aux lieux. Église de Talmont-sur-Gironde
Église de Talmont-sur-Gironde
À la sortie du village, un agent municipal nous réprimande : la cité est interdite aux cyclistes, même en les poussant tout en marchant à côté, comme nous l'avons fait. Pas grave, nous avons fini notre visite et de toute façon il était hors de question de laisser vélos et sacoches sans surveillance sur le parking à vélo.
Nous pique-niquons un peu plus loin, au port de Monard, sous un ciel de plus en plus gris.
Du côté de Chénac, nous sommes surpris par quelques côtes qui mettent nos mollets à l'épreuve, puis arrive Mortagne-sur-Gironde, une autre jolie bourgade qui aurait mérité qu'on s'y attarde un peu plus, mais il nous reste du chemin à parcourir.
À la sortie du village, nous nous trompons de route, manquant un panneau et suivant un autre parcours cyclable balisé. Après avoir suivi un troupeau de moutons déambulant sur la route et avoir gravi une bonne côte, nous voilà arrivés sur les hauteurs de Mortagne : nous avons fait une boucle !
Une longue descente et nous revoilà près du port où nous reprenons la piste sur laquelle nous étions vingt minutes plus tôt. Cette fois, nous ne nous trompons pas de chemin et empruntons le sentier pour cyclistes juste après un petit pont en bois.
S'en suit une longue traversée de paysages de marais avec des collines sur notre gauche, tout ceci sous un ciel très menaçant qui laisse échapper, brièvement heureusement, quelques gouttes.
Après avoir longé la centrale du Blayais, nous arrivons enfin à Braud-et-Saint-Louis, où nous avons réservé à la chambre d'hôtes "Les villas de l'Estuaire". Audrey et Nicolas nous offrent un excellent accueil dans leur belle demeure avec un jardin qui ne l'est pas moins.
Dimanche 28 juin 2020 : Braud-et-Saint-Louis - Bordeaux (87 km)
Oubliées les vignes de Charentes, pineau et cognac, nous passons la journée à sillonner le vignoble bordelais, des côtes de Blaye au Médoc.
Après quelques kilomètres sur des petites routes de campagne, nous gagnons une belle piste cyclable. Au loin sonnent les cloches, appelant les fidèles. Un paroissien égaré nous dépasse. Bien mis, pantalon noir impeccablement repassé et chemise blanche empesée, il file rapidement vers Blaye. Est-il arrivé à temps pour la messe ? L'histoire ne le dit pas.
La visite de la citadelle de Blaye, inscrite au Patrimoine Mondial de l'UNESCO, ce sera pour une autre fois. La faute au bac : soit nous prenons celui de onze heures, une petite demi-heure d'attente, soit nous attendons le prochain... dans quatre heures.
Sur le bateau, masqués en cette période de Covid-19, nous profitons de la traversée sur des eaux brunes chargées de limon pour regarder un peu partout. Le ciel bas et chargé ne permet pas au paysage de s'offrir sous son meilleur jour, mais l'atmosphère est tout de même plaisante.
Sur l'autre rive, voici le Médoc, encore des vignes à perte de vue. Les crus les plus prestigieux se trouvent ici : Moulis, Saint-Estèphe, Margaux... Nos vélos se faufilent sur de petites routes peu fréquentées, au revêtement inégal. Au milieu d'une forêt, la route est barrée, un petit pont menaçant de s'écrouler.
Qu'à cela ne tienne, nous hissons nos montures par dessus les ganivelles et nous voici de l'autre côté, prêts à pédaler à nouveau. Église de Margaux
Église de Margaux
Nathalie tient à faire un détour par Margaux pour voir le célèbre château. Elle a bien fait, le village est très sympa et il n'y a pas grand monde dans les rues à cette heure-ci. Sur un périmètre réduit de quelques kilomètres, ce sont pas moins de quarante châteaux qui proposent leurs vins.
Nous pique-niquons un peu tardivement à Arsac avant de nous remettre en selle. Imperceptiblement, la vigne laisse la place à la forêt, puis avec Blanquefort, à la ville. Les premiers panneaux du parcours cyclable indiquent Sète ! Peu après, on aurait bien aimé qu'il y en ait un peu plus, de panneaux : on perd le chemin pour se trouver sur un axe plein de circulation. Demi-tour, labyrinthe de petites rues résidentielles et nous voilà à nouveau sur le bon chemin.
Bordeaux est toute proche. À partir du lac, il commence à y avoir beaucoup de monde, et, sur les quais de Garonne, c'est bondé. Il faut faire attention aux piétons avant d'arriver à notre logement, le All Suites Appart Hôtel Bordeaux Marne, à deux pas de la gare Saint-Jean. Cathédrale Saint-André de Bordeaux
Cathédrale Saint-André de Bordeaux
Une bonne douche et nous voilà repartis, à pied cette fois, pour visiter Bordeaux. Nous faisons une halte pour manger dans un restaurant au cadre sympa, "Chez les ploucs", avant de poursuivre notre déambulation dans les rues de la cité. La foule et les journalistes se pressent aux abords de la mairie et dans une rue adjacente, face au QG des Verts : c'est le soir du second tour des élections municipales et un écologiste vient d'être élu.
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