Pour une fois, nous ne partons pas à la découverte de la ville à pied. Tout au moins, pas immédiatement. Nous prenons en effet le métro juste en bas de notre logement pour rejoindre la
Sagrada Família. Le site vient d'ouvrir, il est 09h15, et il n'y a pas encore la foule. Tout juste une assemblée de chinois dont la principale activité semble être de faire des
selfies devant la basilique,
quand ce n'est pas de faire des photos avec... une tablette. Cela n'empêche pas de passer un certain temps à détailler les nombreuses scènes bibliques sculptées au-dessus et autour de la porte d'entrée.
Façade de la Sagrada Família
À l'entrée dans les lieux, nous sommes vraiment saisis. L'édifice, toujours en construction, est impressionnant et lumineux. Les piliers ont des allures d'arbres soutenant la voûte, les plus hauts atteignant les 75 mètres.
Les piliers de la Sagrada Família
Les vitraux ont de superbes teintes multicolores aux motifs abstraits. Comme à la cathédrale, la statue du Christ en croix est comme suspendue dans les airs. À la sortie, les statues stylisées, toutes en angles, représentent la Passion
du Christ, ce qui fait écho au tympan de l'entrée symbolisant la naissance de Jésus.
Vitraux de la Sagrada Família
La visite se poursuit par le musée expliquant la construction de la basilique consacrée en 2010 par le pape Benoît XVI et en détaillant les sources d'inspiration de Gaudí.
Nous passerons presque trois heures dans la Sagrada Família, sans nous presser, en prenant le temps d'apprécier l'architecture. Cela permet, par la même occasion, de rentabiliser le coût exagéré de l'entrée, 18 euros par personne.
Après cette visite, nous prenons la direction du Park Güell. Dans le quartier de Gracia, aux ruelles rectilignes formant un quadrillage comme un peu partout à Barcelone, nous nous arrêtons à la taverne La Llesca pour manger. Il est 13 heures et nous sommes les seuls
clients. Les autres ne commenceront à arriver qu'une petite heure plus tard. Il est vrai que les espagnols ont un rythme de vie différent du nôtre ! Après ce repas correct et peu cher, nous repartons et atteignons le parc situé sur les hauteurs de la ville. De là, une jolie vue panoramique sur
tout Barcelone, jusqu'à la mer, s'offre à nous.
Panorama sur Barcelone depuis le Park Güell
L'endroit est sympathique, mais ce n'est pas le plus intéressant de la ville. Nous ne sommes pas allés dans la partie payante du site, avec les deux maisons évoquant des champignons à son entrée, mais ce que nous
en avons vu depuis les hauteurs ne paraît pas justifier une visite, d'autant plus qu'une bonne partie du parc est en travaux.
Ancien hôpital Sant Pau
Nous redescendons vers la tour Agbar et sa forme particulière, aperçue depuis le Park Güell. Au passage, nous débouchons devant l'ancien hôpital Sant Pau, un superbe édifice, l'occasion de faire quelques photos de la façade au soleil couchant.
La nuit est tombée lorsque nous arrivons à la tour Agbar.
Tour Agbar
C'est pour moi l'occasion de faire quelques photos du bâtiment, puis nous repartons en passant près du parc de la Citadelle, fermé à cette heure, pour aboutir à l'Arc de Triomphe bâti en briques rouges.
Nous nous concertons : que faire maintenant ? Nous décidons de remonter vers la Sagrada Família. Il est 19 heures, le bâtiment vient de fermer, mais je profite du moment pour faire quelques photos des façades éclairées.
Fatigués par cette longue journée, nous regagnons notre appartement en métro pour y dîner.
Retour à la Sagrada Família en métro ! Profitant du beau temps, nous faisons une nouvelle fois le tour de la basilique. Devant le petit plan d'eau dans le parc au pied de l'édifice, je prends quelques photos, littéralement entouré, cerné, par des dizaines de
touristes chinois débarqués d'un bus en provenance directe d'un paquebot de croisière. Ils ne sont pas grands, bruyants, pas vraiment polis, certains tapotant dans mon dos pour que je débarrasse les lieux afin qu'ils puissent faire leurs
selfies ! Tout cela sous le regard amusé
de Nathalie.
La Sagrada Família
La journée est consacrée au modernisme, ce courant architectural dont Gaudí est le représentant le plus célèbre. Après avoir rejoint l'avenue Diagonal, nous admirons plusieurs jolies maisons, telles la Casa Macaya ou les Punxes. Une petite incartade dans une jolie église, et nous voilà
devant la Casa Comalat puis la Casa Sagrach.
Nous descendons ensuite le Passeig de Gracia, sorte de Champs Elysées barcelonais avec ses nombreuses boutiques de luxe. Mais c'est aussi là que se trouve la Manzana de la Discordia (la Pomme de Discorde), un trio de maisons typiques du modernisme.
C'est d'abord la Pedreda, aussi appelée Casa Milà, avec sa jolie façade aux formes ondulées. Elle se visite, le billet d'entrée est à un prix prohibitif : 25 euros ! Un peu plus bas, la Casa Amatller voisine la Casa Batllò dessinée par Gaudí.
Le tarif d'entrée pour visiter celle-ci est encore plus élevé, 28 euros (un peu moins en réservant en ligne) ! Je l'avoue, cela nous freine quelque peu, mais passer quelques jours à Barcelone sans jeter un coup d'œil à l'une de ces demeures, c'est comme aller à Paris sans voir la Tour Eiffel, alors
nous payons notre écôt et y pénétrons, munis d'un audio-guide sous forme d'une petite tablette numérique avec réalité augmentée. Un vrai gadget, pas vraiment nécessaire, mais nous n'avons pas le choix.
Luminaire dans la Casa Batllò
L'architecture intérieure est étonnante, fascinante, aucun mur et aucun plafond n'étant droit, plat. Tout évoque le monde marin, sous-marin même. Ici, un lustre semble surgir de l'ondulation d'un caillou lancé dans l'eau ; là, ce sont ces fenêtres qui évoquent les hublots
du navire du capitaine Némo... La visite se fait en gravissant les étages un à un, ce qui permet de voir les commodités uniques pour l'époque qui avaient été mises en place dans cette bâtisse. La terrasse sur le toit offre une vue sur les toits de Barcelone mais est surtout l'occasion
d'admirer les formes ondulées, couvertes de faïences, de la toiture. Cela est censé représenter un dragon que, je l'avoue, j'ai un peu de mal à imaginer.
Sur les toits de la Casa Batllò
Cette visite de la Casa Batllò s'est avérée intéressante mais elle ne vaut jamais le prix demandé. De façon générale, j'ai l'impression qu'ici, à Barcelone, pour les visites de musées, le touriste est considéré comme
une bonne grosse vache à lait.
Nous poursuivons notre plongée dans le modernisme en faisant un crochet par la Casa Calvet puis le Palau de la Musica Catalana. Pas de visite cette fois, on a suffisamment donné aujourd'hui. Nous traversons la Via Laietana pour prendre la direction de la cathédrale que nous évitons pour
longer les Quatre Gats, une massive demeure religieuse au style intéressant. Parvenus aux Ramblas, nous voilà bientôt au Palau Guëll après un court détour par le marché de la Bocqueria bourré de monde. Dommage, les étals des commerçants sont bien jolis, mais il est impossible de s'en approcher et très difficile
de circuler. Après la statue de Colomb dominant le rond-point où elle se dresse, nous faisons une pause sur la Rambla de Mar, à deux pas de l'aquarium. Là encore, la foule se presse, on sent que le week-end approche.
Nous jetons un rapide coup d'œil à la gare maritime où accostent les paquebots et d'où partent quelques bateaux à destination des Baléares, puis nous longeons le port de plaisance où mouillent de nombreux yachts de luxe. Le contraste est saisissant avec les vendeurs à la sauvette qui exposent leur marchandise, principalement des
chaussures de sport, sur un drap afin de pouvoir remballer rapidement dès qu'un policier débarque.
Nous arrivons à l'hôtel W, massif bâtiment de verre en forme de voile de bateau que l'on aperçoit de loin. J'aime beaucoup ce type d'architecture moderne et, avec le soleil se couchant derrière la colline de Montjuïc, j'en profite pour faire plusieurs photos.
Hôtel W
Il commence à faire plus frais, nous repartons en longeant les plages quasiment désertes, à l'exception de quelques jeunes y faisant du sport, et retournons vers le centre de Barcelone un peu avant le Port Olympique. Nous voilà dans le quartier El Born avec ses ruelles et ses placettes ayant un charme certain.
C'est notre quartier coup de cœur. Il s'en dégage une atmosphère particulière, presque de village, loin de l'agitation des Ramblas. Une courte visite à l'église Santa Maria del Mar et nous nous arrêtons au restaurant Nou Celler pour manger quelques tapas.
Il fait maintenant nuit et nous poussons jusqu'à la cathédrale, espérant l'admirer sous un bel éclairage. Déception... L'édifice n'est pas vraiment mis en valeur par une lumière plus que chiche. Il en va tout autrement avec la Casa Batllò où des lumières colorées changeantes donnent vie à la façade, et à la Pedrera tout aussi
joliment éclairée.
Nous prenons le métro à la station Diagonal pour rentrer à l'appartement et nous accorder, enfin, un peu de repos bien mérité.